Crise du coton bio, Noctea s’engage pour soutenir la filière.
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Comment réagir à la crise du coton bio ?
Depuis l’année dernière nous sommes tous habitués aux coups durs, à l'imprévu et à la nécessité de s’adapter vite en permanence. Mais cette crise du coton bio qui se profile n’est pas du à la Covid. En fait, le marché du coton bio connaît une crise conjoncturelle importante. Effectivement, la quantité de matière disponible est inférieure aux autres années. D’une part, à cause du refus de certification bio de coton indien. D’autre part, certains fabricants fuient désormais la Chine en réaction au travail forcé imposé au peuple Ouighour. Par conséquent, naturellement le prix du fil augmente. Alors, une question s’impose, « quelle sera la conséquence sur le prix de vente des draps ? De plus, il semble important de réfléchir afin de bien s’engager pour soutenir nos partenaires fabricants. Effectivement, la solidarité semble nécessaire, tout comme l’acceptation d’une hausse des prix des draps.
Comment expliquer la crise du coton bio ?
En fait en 2021, Ecocert a fait retirer 20 000 tonnes de coton non conforme au cahier des charges du bio. Il s’agit de production provenant d’Inde. Premièrement, cela souligne le sérieux de la certification bio, mais cela déstabilise le marché. Effectivement, pour bien comprendre l’ampleur de la crise du coton bio, mettons les chiffres en perspectives. Il faut savoir qu’en moyenne, on en produit annuellement au niveau mondial environ 180 000 tonnes. Par conséquent, il manque 10,8% de la production mondiale. Deuxièmement, il faut savoir que le coton se récolte une fois par an au mois d’octobre. En considérant les étapes de transformation pour obtenir le tissu, on ne peut pas espérer un retour à là normal avant 2022.
Le travail forcé des Ouighours.
Ce peuple habitant la région autonome ouïghoure du Xinjiang en Chine (appelé également Turkestan oriental), est victime d’un génocide culturel. En fait, ils se sont rebellés en 2009. En réaction, le gouvernement chinois leur fait subir un « processus de rééducation » sous prétexte de garantir la sécurité sur ce territoire. Human Rights Watch et de plus en plus de médias dénoncent des violations systématiques des droits de l'homme. Notamment, bon nombre d’entre eux ont été internés dans des camps de rééducation ou réquisitionnés pour travailler. Plus globalement, si l'on considère même le coton non bio, dans le monde chaque personne qui porte un vêtement ou un accessoire qui comprend des fibres de coton produite en chine, doit envisager la forte probabilité d'être bénéficiaire des Ouïghours. En outre, sous la pression des ONG de plus en plus de fabricants et distributeurs européens fuient la production de cette région.
Crise du coton bio et risque de pénurie.
Par conséquent, on dispose de moins de coton biologique disponible sur le marché. Le fil a augmenté de 35% en 6 mois (Source Aquanatura). Ce qui représente entre 8 et 10% d’impacte sur le prix de vente du drap bio fini, si on veut garantir le revenu des fabricants comme Aquanatura par exemple. Plus concrètement, cela représenterait en moyenne environ 3€ pour un drap housse ou 9€ pour une housse de couette, par exemple. Certes, il s’agit d’un impact sensible, mais pas si énorme que cela si on réfléchit un peu. Mais face à la crise du coton bio, peut-on laisser les fabricants français assumer seuls le surcoût ? Christophe Bigot, pour Noctea défend l’idée de partager cette charge équitablement entre les fabricants, les distributeurs et les consommateurs. Effectivement, la crise du coton bio fragilise le made in France.
Noctea s’engage pour soutenir la filière du coton bio.
Pour nous qui défendons au quotidien le bio et le made in France, il est insupportable de ne pas soutenir cette filière face à la crise du coton bio. Ainsi, nous proposons chez Noctea une augmentation de 6 à 8 pour-cent sur les draps concernés, le temps de la crise du coton bio. Ce taux se précisera en fonction des calculs d’impacts en cours de réalisation. En fait, au delà de l’aspect humain évident, il faut savoir que rien faire, revient à prendre le risque de voir disparaître certaines marques et certains ateliers de confection français. Mais pour que cela fonctionne, il nous faut une acceptation collective de l’augmentation. D’une part, des consommateurs et d’autre part, l'ensemble des distributeurs qui les commercialisent ces produits.
Quand les prix risquent d’augmenter ?
Ainsi, face aux risques de pénurie de matière, la première préoccupation des professionnels est de sécuriser leurs approvisionnements. Car une pénurie serait probablement leur mort. Oui l’enjeu est bien là. Ainsi avec notre accord, Aquanatura augmentera ses prix dès le 1er mai 2021. Mais comme, cette opération nécessite un certains de travail, vous ne verrez pas d'augmentation avant le 10 mai prochain.